L'attaque du Ier Corps d'Erlon

Chapitre 2 - L'attaque du Ier Corps [2]

Drouet D'Erlon et ses généraux, qui ont le soucis de répondre aux redoutables feux de files anglais, ont préféré ranger leurs divisions en colonne par bataillon.

En d'autres termes, une division présente le front d'un bataillon - soit cinq compagnies en ligne (moins les compagnies légères déployées en tirailleurs) - les autres bataillons étant serrés les uns derrière les autres.

 

Jean-baptiste Drouet D'Erlon,

commandant du Ier Corps français,
par Ary Scheffer.

Ce type de formation en colonne permet d'opposer un front plus large de fusils.

Pour autant, les tirs de l'artillerie adverse seront plus meurtriers car les bataillons placés ainsi, les uns derrière les autres, présentent une profondeur importante.

Précédée de nombreux tirailleurs, l'infanterie du Ier corps marchent ainsi, sur 1 500 mètres, au rythme des tambours et des trompettes, les drapeaux bleu blanc rouge des régiments déployés au vent.

Les boulets ennemis hachent beaucoup de monde ; des files d'hommes s'écroulent aussitôt colmatées par les camarades indemnes. Malgré le feu des canons, les Français atteignent la haie qui serpente le chemin creux d'Ohain, aux cris de "Vive l'Empereur !".

Delà ils tombent sur la brigade Bijlandt, déjà copieusement malmenée par la Grande Batterie, qu'ils chassent d'emblée. La division Donzelot rencontre ensuite les écossais de Picton, jusqu'alors tapis dans les blés.

Les Highlanders qui ont prouvé leur bravoure lors de la bataille des Quatre Bras, ne se laissent pas intimider. Ils créent la surprise lorsqu'ils se relèvent des seigles où ils se trouvaient cachés. Profitant de la consternation qu'ils suscitent chez leurs assaillants, ils leurs infligent des feux de file meurtriers à bout portant.

Carte de l'attaque du Ier Corps