La journée du 17 juin

Après sa victoire à Ligny, Napoléon confie le tiers de son armée au Maréchal Grouchy afin de poursuivre les Prussiens en retraite.

Quant à l'armée Anglaise, elle s'est retirée des Quatres-Bras et s'enfuit vers Waterloo.

A 13 heures, il ne reste plus que l'arrière garde britannique au carrefour des Quatre Bras, aux ordres de Lord Uxbridge. Après quelques escarmouches et des échanges de tirs d'artillerie, une course-poursuite s'ensuit sur la chaussée de Bruxelles.

Un orage éclate peu après, inondant la route.

Napoléon poursuivant l'arrière garde britannique sur la route de Genappe par Charlier, Musée de l'armée, Paris.

Napoléon poursuivant l'arrière garde britannique sur la route de Genappe par Charlier, Musée de l'armée, Paris.

A Genappe (4 km au nord du carrefour) lord Uxbridge déploient deux brigades de cavalerie lourde et deux batteries (Royal Horse Artillery) dont celle de Mercer, pour tenter de retarder les Français.

Mais une charge française menée par le colonel Sourd à la tête de son 2e lancier refoule le 1er Life Guard et dégage la chaussée. Ce brave colonel reçut plusieurs coups de sabre au bras droit et il fut amputé sur-le-champ par le chirurgien Larrey. Napoléon veut le nommer général pour ce fait d'arme mais le colonel Sourd préfère rester à la tête de son régiment qu'il continue de diriger pendant son opération !

Plus loin les unités françaises rencontrent encore une fois l'artillerie de Mercer qui les reçoit entre autres par un tir de .....fusées. Mais les "rocketmen" ne font pas la moindre victime et détalent.

Officier de la Royal Horse Artillery,
par Mark Churms.

Wellington qui approche de Waterloo, écrit à Blûcher "je vais m'établir à Mont Saint Jean. J'y attendrai Napoléon pour y livrer bataille, si j'ai l'espérance d'être soutenu même par un seul corps prussien. Mais si cet appui doit me manquer, je serai contraint de sacrifier Bruxelles et de prendre position derrière l'Escaut ".

Le duc recevera une réponse dans les premières heures du 18 juin, lui annonçant le soutien de Blücher et le départ de l'armée prusienne, partie dès l'aube pour accomplir les 16 km qui les séparent du Mont Saint Jean.

A 18 heures 30, Napoléon atteint la ferme de la Belle Alliance, située en avant du plateau de Mont Saint Jean, d'où les anglo-alliés se sont retranchés. Wellington a en effet disposé son armée en arc de cercle de 3 km et demi, d'Hougoumont au sud-ouest à Papelotte et Fichermont à l'est.

Le sol est boueux, la pluie ne cessera de tomber toute la nuit du 17 au 18 juin. L'Empereur installe son quartier général à la ferme du Caillou et fait ses plans.

Récit du capitaine Lemonnier-Delafosse qui retrace bien la situation et l'esprit de cette soirée :

"La nuit du 17 au 18 juin semblait présager les malheurs de la journée. Une pluie violente et non interrompue ne permit pas à l'armée de goûter un seul moment de repos. Pour surcroît d'infortune, le mauvais état des chemins retarda l'arrivée des vivres, et la plupart des soldats, comme les officiers, furent privés de nourriture.

Cependant, ils supportèrent gaiement cette double disgrâce, et à la pointe du jour, apercevant l'Empereur, ils lui annoncèrent, par des acclamations multipliées, qu'ils étaient prêts à voler à une nouvelle victoire. Vers les huit heures, le ciel reprit se sérénité, mais Napoléon ne pouvait encore déployer son armée ; la pluie incéssante avait tellement détrempé la terre qu'il était impossible d'y mettre le pied sans la transformer en boue liquide."

Napoleons Last Inspection Before Waterloo by J P Beadle

La dernière inspection de l'Empereur, par J. P. Beadle.

L'état du terrain, gorgé d'eau, freine le déploiement des canons et de la cavalerie et empêche une offensive pour le lendemain matin. De ce fait, la bataille de Waterloo commencera vers 11 heures 30. Ce facteur temps est lourd de conséquence, il permettra aux Prussiens d'arriver...