La campagne commence..

Mémoires de Louis Joseph Marchand, Premier valet de chambre de l'empereur (1791-1876) :

"L'Empereur en quittant Paris visita les fortifications de Soissons et fut coucher à Laon.

Le 13, il arriva à Avesnes où toutes les troupes se concentraient, et le 14, par une proclamation, rappela que l'anniversaire de Marengo et de Friedland avait deux fois décidé du destin de l'Europe. L'Empereur, qui n'avait donné un commandement au général Bourmont qu'à la sollicitation du général Gérard, apprit bientôt, que ce général, suivi du colonel Villoutreys Dubareuil et deux officiers d'état-major, était passé à l'ennemi, connaissant son ordre de mouvement et pouvait l'en instruire ; il fit aussitôt quelques changements à ses dispositions

Le 15, l'armée française passa la Sambre à Charleroi, elle rencontra quelques troupes légères en deçà, les culbuta en leur faisant des prisonniers.

Situation des armées au 15 juin 1815.

A dix heures du matin, l'Empereur entrait dans Charleroi, l'armée se posta en avant de cette ville sur la route de Fleurus ; une division ennemie forte de 8 à 10 000 hommes qui étaient à cheval sur cette route fut enfoncée, les carrés d'infanterie culbutés par la cavalerie, mais la France y perdait le général Letort.

Cuirassiers français questionnant un paysan, peinture d'edouard Detaille

Lorsque le soir, l'Empereur rentra à son quartier général, il était pensif et soucieux de la mort de son aide de camp, il ne dit mot tout le temps qu'il se mit à se déshabiller et donna ses ordres pour que les divisions de son armée entrassent dans la plaine de Fleurus, illustrée vingt ans auparavant par les plus beaux faits d'armes de l'armée française.

Le 16, l'armée ennemie placée en amphitéâtre sur un coteau derrière le village de Saint-Amand et de Ligny, était prête à recevoir la bataille."